Les tampons hygiéniques sont-ils mortels?

C’est déjà arrivé, en cas de mésusage: tampon resté en place plus de six heures, ou carrément oublié. La mort (ou l’amputation d’un membre) est survenue par infection massive: “choc septique.” En France, on répertorie environ 15 cas par an de “choc septique menstruel”,dont de rares décès.
Pourquoi?
La gravité est le résultat de plusieurs facteurs:
- stagnation du sang fournissant un milieu de prolifération idéal
- + présence dans le vagin de microbes agressifs , qui ne s’y trouvent pas habituellement: staphylocoques. Ces microbes proviennent d’une petite plaie de la peau ou du tube digestif, par voisinage,surtout si la personne a la diarrhée. Nulle ne connaît dans le détail sa flore vaginale à un moment donné.
Le sang est un milieu de culture très nourrissant pour les microbes. Les microbes se développent en cas de stagnation du sang. Chacun peut remarquer que les tampons ou protections restés longtemps dans les poubelles n’ont pas une odeur agréable.De plus, la chaleur du corps accélère la multiplication des microbes.
Pendant les règles l’utérus, stérile, s’ouvre légèrement vers l’extérieur du corps: le vagin, qui lui ne l’est pas. Les quelques microbes sont entraînés régulièrement par l’écoulement du sang. Si le sang stagne,les microbes ont le temps de se multiplier et passent ensuite par voisinage dans le sang en circulation dans le corps.
Et la cup?
Le problème est le même. A ma connaissance il n’y a pas encore de cas répertoriés. Cela peut s’expliquer parce que leur utilisation est confidentielle et que leurs utilisatrices sont à la fois mieux informées de leur biologie, des règles d’hygiène et des risques.
Dois-je renoncer aux tampons et à la cup?
Certainement pas si ces dispositifs vous conviennent. La règle est simple: jamais plus de six heures (idéalement quatre), donc jamais la nuit, et jamais dans les suites immédiates d’accouchement, où l’ouverture de l’utérus est plus grande.L’hygiène des mains reste fondamentale. Un utérus qui saigne est une plaie ouverte en accès direct avec un univers stérile alors qu’il est parfois vécu par ignorance comme “sale”, “rebutant”, voire “honteux”.
Les tampons donnent-ils l’endométriose?
Il n’y a pas d’arguments aujourd’hui pour le penser. L’épidémie d’endométriose est récente,et son origine à ce jour non connue. Les tampons sont utilisés depuis plus de 40 ans. Il se peut aussi que l’endométriose soit mieux diagnostiquée qu’avant, les femmes étant mieux suivies médicalement en cas de douleurs ou d’infertilité.