Santé sexuelle: du côté des filles

Maturité biologique,psychologique, économique: le grand décalage

La biologie permet de devenir mère dès 11 ou 12 ans. (16 ans au Moyen Age: nous sommes mieux nourries). La maturité psychologique, et l’indépendance économique, viennent bien sûr plus tard. Dans l’intervalle, si on laisse faire Dame Nature, il y a la choix de la chasteté, ou celui de mettre au monde un enfant par an .

Des relations sexuelles, pourquoi?

Pour se faire plaisir, bien sûr, mais aussi “pour ne pas perdre mon petit ami”,”pour essayer”,”pour me prouver que je suis séduisante”. Le premier défi de la sexualité féminine est le défi du “pourquoi”. L’humoriste nous dit que “pour faire l’amour, les femmes ont besoin d’une raison, et les  hommes d’un endroit”. Mais ces raisons, parfois, sont loin d’être claires.

Dame Nature intervient aussi car pour elle, l’humanité est une espèce menacée qui doit être poussée à se reproduire. Si votre situation hormonale est favorable à une maternité, elle donnera un coup de pouce pour vous faire tomber dans le lit d’un père potentiel: vous serez  plus aventureuse, mais aussi plus séduisante, en période d’ovulation. D’où le nombre élevé de jeunes filles enceintes après leur premier rapport; elles ne l’ont pas décidé par hasard ce jour-là.

Apprendre à dire non, jusqu’à être vraiment décidée, est une mesure éducative importante pour une jeune fille. Apprendre à ne pas se mettre dans une situation scabreuse a aussi un intérêt: si on en croit notre humoriste, se retrouver seule dans une pièce fermée est une invitation. Cela peut être cru en toute sincérité par certains hommes:”tu me désirais sexuellement, puisque tu m’a laissé entrer, ou parce que tu es entrée dans ma chambre”. La jeune fille, le plus souvent, ne cherchait qu’un endroit tranquille pour discuter, et a beaucoup de peine à l’expliquer à un homme envahi par ses  pulsions hormonales! 

Des relations sexuelles en sécurité

Le message éducatif concernant la sexualité est actuellement  triste: “avoir des rapports”, serait avant tout un risque de devenir enceinte et/ou d’attraper “une sale maladie”, dont le SIDA.

Ceci dit impossible d’apprécier l’amour sans un sentiment de sécurité.  Multiplier les partenaires multiplie tout de même les risques. Les relations d’un soir ne satisfont pas la plupart des femmes. La sécurité repose  d’abord sur le choix du partenaire, et la possibilité de dire “non”-donc sur une solide estime de soi. Il faut considérer que si on refuse une relation,  le monde ne va pas s’écrouler. Vous n’avez pas à vous justifier. L’autonomie est importante: conduire, ou avoir un conducteur fiable, ne pas laisser le jugement s’obscurcir par l’alcool sont des éléments  de sécurité. 

On ne guérit toujours pas du Sida (on le contient), ni de l’herpès, sans parler des verrues génitales qui dégénèrent en cancers “mal situés”- possiblement diagnostiqués tardivement pour cette raison, chez les hommes comme chez les femmes.

Se protéger

“pas de premier rapport sans préservatif”, est une solution apparemment simple , vis à vis de la grossesse et des “sales maladies” .

Le préservatif, c’est un bidule qu’il vaut mieux avoir étudié avant. Comme pour toute nouvelle technologie les débuts peuvent être laborieux: ne pas déchirer avec les ongles, mettre la chose dans le bon sens, s’abstenir d’en rigoler (sous peine de débandade) sont des précautions de bon sens.

Dans un monde idéal, prendre le temps de se connaître, démontrer sa bonne santé par une sérologie  VIH Herpès etc, et demeurer fidèles pourra permettre de s’en passer.

Contraception, mode d’emploi

Dès lors qu’une vie sexuelle, est envisagée, un peu d’anticipation évite beaucoup d’angoisses

La pilule: un risque vital?

les médias ont semblé découvrir que certaines pilules avaient un risque thrombogène: des caillots peuvent boucher les veines et monter jusqu’au coeur.

Les gens que ça intéresse savent depuis longtemps que

-la pilule augmente le risque thrombogène, mais bien moins que la grossesse ou l’avortement

-certaines pilules sont plus thrombogènes que d’autres, tout particulièrement parmi les plus récentes et les plus chères (cherchez l’erreur)

-il existe des thromboses sans contraception

-savoir que les thromboses existent, permet de les déceler tôt, et de les traiter sans séquelles.

Il faut savoir, et ceci même sans pilule, qu’une douleur du mollet sans cause évidente doit être examinée dans les 48h par le médecin.

Une douleur dans la poitrine, pas forcément intense mais aussi sans cause évidente, et d’autant plus un essoufflement; doit faire l’objet IMMEDIATEMENT d’un test sanguin simple en urgence.

Pour les hommes aussi.

Les thromboses sous pilule sont souvent l’occasion de détecter des facteurs favorisants de type familial, d’où l’intérêt de demander s’il existe dans la famille un passé de phlébite ou d’embolie pulmonaire.

La pilule a des  avantages, 

  • en premier lieu la simplicité d’emploi, la maîtrise du cycle menstruel (se passer des règles pendant un ou plusieurs cycles, les retarder),
  • contrôler les douleurs menstruelles,
  • limiter les saignements . Mais il n’y a pas que la pilule dans la vie. Il existe un implant hormonal qui dure trois ans. La contraception non hormonale: DIU ou “stérilet” (le mal-nommé), est tout à fait adaptée aux jeunes femmes.Vous trouverez  les détails sur l’excellent site de Martin Winckler (nom de plume du DR Marc ZAFFRAN)

Un Instagram sympa par une gynécologue

https://www.instagram.com/jujulagygy/?hl=fr

la place de l’IVG

Interrompre une grossesse n’est pas une décision facile. C’est simplement parfois la moins mauvaise solution. Cette décision doit être librement prise par la femme elle-même.

Si elle est mineure, elle doit être accompagnée d’un.e adulte de confiance qu’elle peut choisir hors de sa famille. La famille n’a pas à être informée. La jeune fille n’a pas à justifier sa décision , causée selon le cas par une grossesse non désirée, une grossesse issue de violence, mais aussi un accident de contraception: une grossesse sous pilule ou DIU, bien que rare, reste possible.

Avant la légalisation de l’IVG en France, la première cause de mortalité de la femme jeune était l’avortement. Cela m’a été enseigné(module “médecine légale”) dans ma jeunesse , et ce n’est pas si loin (d’accord, tout est relatif). Cela reste le cas dans de nombreux pays .

En premier lieu les conjoints, mais la société toute entière doit soutenir les femmes pour limiter le risque que ces situations surviennent, et les accompagner losqu’elles arrivent malgré tout.

L’interruption médicale de grossesse est sûre et ne met aucunement en cause la fertilité future. Le vécu est comparable aux fausses-couches qui peuvent se produire sans intervention dans la vie d’une femme.

Selon la loi française le délit “d’entrave à l’IVG” : empêcher ou tenter d’empêcher une IVG, est puni par 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.

En savoir plus sur l’IVG en pratique:

Une approche professionnelle et bienveillante

ce que dit la loi

Il faut savoir que de nombreux sites prétendent informer sur l’IVG , mais sont conçus par des opposants à celle-ci.

Plus

anneb9270

Share

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Post comment