Les Etats-Unis tournent le dos à la science: quelles conséquences pour l’Europe?
Un président qui donne des “recommandations médicales” non fondées sur la science
Après l’eau de Javel contre le Covid, le président des Etats-Unis alarme les femmes enceintes en alléguant un lien, scientifiquement inexistant, entre autisme et paracétamol, au risque de voir utiliser à la place les anti-inflammatoires en vente libre, dont les risques sont avérés.
Non, la paracétamol ne cause pas l’autisme, le vaccin contre la rougeole non plus, contrairement à ce qu’a affirmé le ministre américain de la santé, obligé de se rétracter devant une épidémie de rougeole , dont des cas mortels, dans son pays. Il prône cependant l’arrêt de la protection vaccinale systématique des enfants , revendiquant pour leurs parents la “liberté” de contracter non seulement la rougeole, mais aussi la polio, le tétanos, la diphtérie, la coqueluche, et autres maladies pour lesquelles il n’y a pas plus de traitements aujourd’hui qu’hier. Ces maladies ravagent toujours actuellement les pays les plus pauvres, et/ ou en guerre.
Paracétamol et autisme : notre étude portant sur 2,5 millions d’enfants n’a révélé aucun lien
Des travaux de recherche menés en Suède contredisent les affirmations alarmistes du président états-unien Donald Trump concernant les liens entre paracétamol et autisme.
Un démantèlement systématique des institutions de santé, de l’organisation des soins pour les pauvres, et des instances de suivi des épidémies .
Le Center for Disease Control et la recherche médicale américaines ont porté le leadership mondial pendant des décennies. Actuellement démantelés, le pays fonctionne “à l’aveugle” et le reste du monde habitué à compter sur le CDC aussi. L’Europe possède ses réseaux nationaux. La France comporte par exemple: l’Institut Pasteur, réseaux de surveillance de la grippe, de la coqueluche, et autres.
Les essais thérapeutiques et la recherche médicale américaines sont dans la confusion, entre projets à l’arrêt et réorientation vers l’Europe
Quant aux pauvres et aux illégaux, l’accès aux soins va leur être dénié par le coût pour les pauvres, par la loi pour les illégaux, enfants compris.
Ce recul des droits humains concerne d’abord les plus fragiles, et entraînera de fait la dégradation sanitaire de la situation de tous les citoyens US: les maladies contagieuses se soucient peu du statut des personnes.
Une désinformation systématique, des mensonges d’État au kilomètre
Les sites institutionnels états-uniens remplacent l’information factuelle par des mensonges idéologiques, par pans entiers. Dans la rhétorique orwellienne du pouvoir, le mot même de “désinformation” devient tabou. Les glissements idéologiques sont omniprésents: l’alimentation saine est promue, ce qui est une excellente chose; mais elle est présentée comme le remède à TOUTES les maladies, ce qui est faux parce que les maladies ont aussi des causes d’environnement, des causes génétiques, et des causes encore tout simplement inconnues .
Les informations concernant la santé des femmes sont tronquées. De façon générale, de véritables informations sont mélangées avec les allégations mensongères les plus grossières, les rendant vraisemblables selon les règles de la propagande utilisées historiquement dans les pays non démocratiques (“plus c’est gros, plus ça passe”). Le culte de la personnalité est omniprésent- se rapprochant des textes historiques connus concernant les empereurs romains. Le ressenti des résidents rappelle, à ceux qui l’ont connu, le temps du maccarthysme (alias “chasse aux sorcières”de communistes supposés dans les années 50). Les personnes connaissant l’Histoire vont plus loin et comparent la situation à la montée du nazisme dans les années 30: désignation de catégories de population comme “boucs émissaires”, nominations aux postes-clés selon l’idéologie, arrestations arbitraires et détention dans des prisons privées sans nouvelles aux familles ni accès aux soins de personnes sans papiers ou sans domicile, “délit d’opinion”des citoyens par accusation de “non-patriotisme”, étranglement financier des médias non-alignés, et j’en passe.
Une influence déstabilisante en Europe
Les réseaux sociaux américains sont très actifs, de façon inversement proportionnelle à leurs fondements scientifiques. En Europe, nous commençons à observer, par contagion, un scepticisme systématique sur les connaissances basiques, dont la réfutation est coûteuse en temps et en énergie, et une promotion préoccupante des fake médecines. Vérifier ses sources est plus que jamais nécessaire.
L’amélioration de l’espérance de vie repose toujours sur la trilogie hygiène, vaccination, antibiotiques -et dans cet ordre. Souhaitons que l’Europe prenne le lead , le temps que les États-Unis retrouvent la rigueur scientifique qui leur était reconnue jusqu’à récemment.
Ou pas. Comme dirait ma grand-mère, “on a pas le c… sorti des ronces”.
pour mémoire, une ressource française expliquant les “fake-médecine”https://nofakemed.fr/fakedex/
pour les curieux de l’environnement US, avec un peu d’humour parce qu’il vaut mieux en rire qu’en pleurer: l’excellent article de “The FrenchVirologist” (Dr Océane SOREL) . P.S. cet article est bien en accès libre, pas besoin de vous abonner aux autres publications, bien que certainement excellentes, de l’auteur. scrollez juste en dessous de la proposition d’abonnement 😉
